Saint-Pierre et Miquelon

Saint-Pierre et Miquelon

Saint-Pierre et Miquelon est un archipel français de l’Atlantique nord, situé à 25 km au sud de l’île canadienne de Terre-Neuve. Ancien département d’outre-mer puis collectivité territoriale à statut particulier, c’est aujourd’hui une collectivité d’outre-mer.

L’archipel est composé de trois îles principales : Saint-Pierre, la plus petite des trois, mais qui abrite 90 % de la population, Miquelon, et Langlade, ces dernières reliées entre elles par un isthme de sabledepuis le 18ème siècle. Il compte également plusieurs petites îles et îlots non habités.
Avec la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, c’est l’un des six territoires français en Amérique et le seul en Amérique du Nord, dernière parcelle de l’ancienne Nouvelle-France.

Découvert par Jacques Cartier lors de son passage en juin 1536, Saint-Pierre-et-Miquelon avait d’abord reçu le nom d’archipel des onze mille vierges par José Álvarez Faguendes, navigateur portugais débarqué en 1520, le jour de la Sainte Ursule. L’archipel a successivement été aux mains des Anglais et des Français avant de devenir définitivement français en 1815.

Démographie

La population, en progression lente depuis la Première Guerre mondiale, comptait 6 345 habitants au recensement de 2009, dont 5 618 sur la plus petite île portuaire de Saint-Pierre et 698 sur les îles de Miquelon-Langlade. La population légale de 2009 s’élève à 6 345 habitants.

Les habitants descendent très majoritairement de colons normands, bretons et basques. Si la descendance acadienne est modeste, on doit par contre souligner une filiation anglaise et irlandaise significative de la population, conséquence de nombreuses unions de ces colons avec de jeunes femmes venues de la côte voisine de Terre-Neuve pour tenir des emplois domestiques, notamment au 19ème siècle et jusqu’à la moitié du 20ème.

Géographie physique

C’est un petit archipel de huit îles, totalisant 242 km², bas et érodé (240 m au Morne de la Grande Montagne à Miquelon et 210 m à Saint-Pierre). Il est formé de roches volcaniques (Miquelon et Saint-Pierre) et de roches métamorphiques diverses (Langlade, p.île du Cap) (orogenèse et chaîne des Appalaches datant du Précambrien). L’aspect est rude, sauvage, avec des côtes échancrées, le tout profondément modelé par la grande glaciation quaternaire canadienne qui recouvrit également Terre-Neuve et l’estuaire du Saint-Laurent.

L’archipel est constitué essentiellement de la petite île de Saint-Pierre (26 km² avec les îlots contigus et 8 km du sud-ouest au nord-est) et de la plus grande île de Miquelon (216 km² et 80 km du nord au sud), elle-même formée de deux îles, Miquelon (110 km²), au sud de laquelle se trouve la lagune du Grand Barachois et Langlade (91 km²), aussi appelées Grande et Petite Miquelon et reliées depuis 1783 par un long isthme sableux qui provoqua, au siècle dernier, de nombreux naufrages. L’intérieur est occupé principalement par des tourbières, des étangs, de rares espaces boisés formés principalement de résineux (seule forêt boréale française). Une seule rivière digne de ce nom, la Belle Rivière, traverse Langlade du sud au nord.

D’autres petites îles ou îlots inhabités autour du port de Saint-Pierre au sud-est : l’île aux Marins (ancienne île aux Chiens et autrefois habitée), l’île aux Pigeons, l’île aux Vainqueurs et au nord de Saint-Pierre, le Grand Colombier. Plus au large, en direction de la péninsule Burin (Terre-Neuve), l’Île Verte est un îlot marquant la limite des eaux territoriales à la souveraineté incertaine. Le Canada y a érigé un phare.

Le climat de l'archipel

Le Climat de l’archipel a été tellement bien décrit par Aubert de la Rüe, géologue ayant séjourné dans l’archipel durant plusieurs années, qu’il est difficile de faire mieux !

« Le climat de Saint-Pierre et Miquelon est rigoureux, mais parfaitement sain. Il est anormalement froid pour la latitude, la moyenne annuelle de la température étant seulement de +5°5’. Ceci tient aux masses d’air polaire glacial qui affluent des régions arctiques et aux eaux marines froides amenées par le courant de Baffin ou du Labrador, qui baignent les côtes de l’archipel.

Voir la suite sur l’article dédié au climat…

Economie et société

Le PIB de Saint-Pierre et Miquelon, établi pour la première fois selon les indicateurs de 2004, a été évalué à 26 073 euros/habitant13. Mais ce niveau élevé, proche des normes de la métropole française, doit être regardé avec prudence car il est basé essentiellement sur le pouvoir d’achat. Or celui-ci est favorisé du fait que près du tiers des actifs sont rémunérés sur fonds publics avec une indexation de l’ordre de 40 à 60 %. À cela vient s’ajouter la faiblesse du cours du dollar par rapport à l’euro, ce qui favorise ce pouvoir d’achat, mais pénalise certains secteurs comme le marché du poisson (exportation) ou encore le tourisme…

Le développement économique de l’archipel est confié par le Conseil territorialà la Société de développement et de promotion de l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon (Sodepar) dont le président n’est autre que celui du Conseil territorial.

La pêche

La pêche à la morue (cabillaud) a été l’activité traditionnelle et principale de l’archipel. À partir des années 1950, elle avait acquis un caractère industriel avec des chalutiers modernes très performants. Mais à la suite de la décision du tribunal arbitral de New-York, en 1992, délimitant la zone économique exclusive française autour de l’archipel et du moratoire canadien sur la pêche de cette espèce survenu peu après, ce fut l’effondrement vers une activité très réduite. En complément se développa une pêche artisanale sur de petites unités qui, en plus d’un maigre quota de morue, s’est tournée vers le crabe des neiges, le lompe, le homard…

Ainsi, la balance import/export, qui aux belles années avoisinait les 50 % du fait des exportations de poisson, est tombée aux alentours de 10 % soulignant la grande faiblesse de l’économie locale. L’ensemble du secteur ne survit que grâce à un solide soutien financier de l’État et de la Collectivité territoriale.

Bâtiments et travaux publics

Employant environ 10 % de la population active estimée à 3 200 personnes, le bâtiment est un secteur économique essentiel. Soumis à une saisonnalité climatique, il se déploie surtout d’avril-mai à fin novembre. Caractérisé par une prédominance de la maison individuelle, il garde un profil artisanal de qualité.

La problématique du logement à Saint-Pierre et Miquelon est très différente de celle qu’on trouve dans les autres collectivités d’outre-mer. L’insalubrité et le manque de confort n’existent pratiquement pas, ni les bidonvilles. Au recensement de 1999, on dénombrait 2 415 résidences principales, 428 résidences secondaires, 15 logements occasionnels et 78 logements vacants.

En 2006, on dénombre 2 517 résidences principales mais 173 logements vacants. En dépit du vieillissement de la population, le nombre de logements a progressé de 5,8 % à Saint-Pierre et de 7,3 % à Miquelon-Langlade (source : INSEE et IEDOM).

Les travaux publics, effectués par quelques entreprises locales, sont largement dépendants de la commande publique, d’ailleurs assez soutenue par l’État, la Collectivité territoriale ou les deux municipalités.

Commerce

Gisement d’emploi pour environ 15 % des actifs, c’est principalement un commerce de distribution. Quelques assez grandes surfaces d’enseigne locale se sont développées depuis 1980. L’insularité, l’étroitesse du marché et l’éloignement contribuent à une gestion parfois délicate.

La majorité des approvisionnements vient du continent nord-américain, notamment pour les matériaux de construction, le pétrole, l’alimentation en viande et produits maraîchers. Il en va de même pour la moitié du parc automobile, important, et les gros engins de terrassement, de même que pour les très nombreux bateaux de plaisance.

Toutes les importations, d’où qu’elles viennent (étranger ou France), sont soumises aux droits et taxes destinés au budget local.

Education et enseignement

Les établissements publics se composent de quatre écoles primaires, d’un collège avec une annexe à Miquelon, d’un lycée d’État et d’un lycée professionnel à Saint-Pierre. La première classe de seconde fut ouverte en 1964. L’enseignement privé, sous contrat d’association avec l’État compte quatre écoles primaires et un collège avec une section technique. En 2006, 1 330 élèves étaient scolarisés.

Après le baccalauréat, les élèves peuvent continuer leurs études à l’extérieur en bénéficiant d’une bourse financée par le budget de l’archipel qui couvre aussi leurs frais de transport aux départ et retour ainsi qu’un voyage annuel au moment des grandes vacances. La plupart choisissent la Métropole pour continuer leurs études.

Lycée d'état Emile Letournel

Santé

Il existe à Saint-Pierre un centre hospitalier employant environ 200 personnes dont une vingtaine de personnels médicaux. Plusieurs spécialistes y viennent en mission au cours de l’année. La Caisse de prévoyance locale a contribué à la mise sur pied, en 2007, d’un centre de santé distinct de l’hôpital. À Miquelon, se trouve un poste médical doté d’un médecin.

Une des caractéristiques du système de santé dans l’archipel est son coût élevé, partiellement compensé par le budget national. Ce coût provient notamment des évacuations sanitaires pour les malades réclamant des soins ne pouvant être prodigués sur place. Au nombre de 1 254 en 2006, elles ont eu lieu à 82 % vers le Canada (principalement Saint-Jean de Terre-Neuve) et à 18 % vers la métropole.

Un nouvel hôpital est actuellement en construction, il proposera des moyens plus modernes à la population de l’archipel.

Sports et loisirs

Le sport est très présent avec de nombreuses associations et deux structures institutionnelles : le Centre culturel et sportif à Saint-Pierre et la Maison des Loisirs à Miquelon. On pratique le football, le hockey sur glace, le volley-ball, le tennis, le curling, la natation, le basketball, la course à pied, la boxe, le patinage sur glace, la pétanque, plusieurs arts martiaux dont le judo, le karaté, etc. De fréquents déplacements ont lieu soit vers le Canada soit vers la France. Ils sont facilités par l’action du ministère de la Jeunesse et des Sports ainsi que par la Collectivité territoriale. La course les 25 km de Miquelon est un moment sportif et festif du plus haut intérêt qui attire quelques centaines de participants à la belle saison. Une école de voile municipale, à Saint-Pierre, fonctionne durant les mois les plus cléments ainsi qu’un club de plongée le club mautique Saint Pierrais.

L’expression théâtrale se manifeste sur les deux îles de manière affirmée de même que plusieurs groupes musicaux locaux. L’archipel compte cinq musées dont un à Miquelon et deux à l’île aux Marins. Le Francoforum est un établissement dépendant de la Collectivité territoriale. Ouvert en 1992, il a pour mission d’enseigner la langue française aux Canadiens anglophones désireux d’y venir en stage. Il est accrédité auprès du gouvernement du Canada.

Agriculture

Le climat rigoureux s’avançant dans le printemps réduit la saison propice à trois mois environ. Autre handicap : l’absence de surfaces et de sols fertiles propres à la culture des céréales puisque trop tourbeux et argileux.

Cependant, depuis le début des années 1990, diverses opérations de développement ont été menées avec notamment la culture sous serres, chaudes et froides, de produits maraîchers : laitues et fraises principalement. La production animale consiste surtout en celle des poulets de chair, d’œufs, de canards et de viandes d’agneau. L’ensemble du secteur bénéficie de l’aide de la métropole (régies agricoles des services de la Direction de l’Agriculture et de la Forêt) ainsi que des dispositions du code local des investissements, mais il ne peut répondre qu’à une faible part de la demande des consommateurs.

Depuis quelques années, l’élevage d’animaux est en constante évolution sur Miquelon et Langlade, grâce à quelques agriculteurs motivés qui se lancent courageusement dans l’aventure (volaille, cochons, brebis laitières, etc.).

Télécommunications

Les moyens de communication modernes et diversifiés sont offerts à la population de l’archipel : Internet, téléphone fixe et mobile, réseau câblé de télévision, le tout géré par l’opérateur SPM Télecom. La chaîne publique outre-mer de radio-télé SPM 1ère est installée à Saint-Pierre. L’importance de l’équipement en ordinateurs permet également aux îliens de réduire l’impact de l’insularité et de l’éloignement.

 

Source texte : Wikipédia