Le degré hygrométrique est élevé et varie peu d’un mois à l’autre, étant en moyenne de 82 à 84 p. 100 pour l’année. Les vents du Nord et de l’Ouest sont les plus secs, ceux du Sud (SW à SE) les plus humides.
Le territoire connaît une proportion de jours de brume très considérable, due à sa position géographique, proche du point de rencontre des eaux froides du courant du Labrador et des eaux tièdes du Gulf Stream. Leur nombre varie de 85 à 120 suivant les années et chaque mois en compte une proportion variable. Le nombre des heures de brume, en moyenne de 50 en décembre, s’élève à 300 heures en juillet. La période la plus défavorable, sous le rapport de la brume, s’étend d’avril à fin juillet.
Les précipitations atmosphériques sont abondantes et la quantité d’eau qui tombe annuellement, sous forme de pluie et de neige, est de 1328.5 mm. Les années sèches ne reçoivent guère plus de 1.000 millimètres, mais le total des plus pluvieuses peut dépasser 1.500 millimètres. Les fortes pluies sont amenées par les vents doux du Sud-Est. Elles peuvent donner un total de 60 à 70 millimètres en 24 heures. Les averses orageuses, accompagnées de manifestations électriques, sans être très violentes, ne sont pas rares certaines années.
Les premières chutes de neige se produisent en octobre et plus habituellement en novembre, ne blanchissant d’ailleurs les îles que d’une façon éphémère. En décembre, elles deviennent plus sérieuses, mais il est rare qu’elles forment une couche permanente avant la fin du mois. L’enneigement est très inégal d’une année à l’autre. En général, c’est en février et au début de mars que la couche est la plus considérable. Du fait de la violence du vent l’épaisseur de celle-ci est très inégale. Dans les parties boisées de Miquelon et Langlade, les plus abritées du vent, elle peut atteindre jusqu’à 0m.60 ou 0 m.75.
Certaines tempêtes de neige revêtent une violence inusitée. Ce sont les coups de poudrin, amenés par des vents froids et secs du NE, véritables blizzards, dont on compte en moyenne deux ou trois par hiver.
C’est en mars que s’amorce la longue et désagréable période du dégel, battant son plein dans la deuxième quinzaine du mois. Généralement, la plus grande partie de la neige a disparu au début d’avril, bien que certaines années la fonte ne s’achève qu’au milieu de ce mois. Des chutes de neige tardives, comme il en survient encore parfois en mai, peuvent redonner pendant quelques heures, ou même quelques jours, une physionomie toute hivernale aux îles.
Les dernières flaques de neige, là où celle-ci s’est trouvée accumulée sur de grosses épaisseurs pendant l’hiver, dans certains ravins ou sur des pentes abritées, sont longues à disparaître et persistent parfois encore à la fin de juin. A cette époque, il arrive que les tourbières soient encore partiellement gelées à une certaine profondeur, bien qu’elles soient généralement dégelées à la fin du mois de mai.
Le temps est très variable et la rapidité avec laquelle il change est déconcertante. La fréquence du vent est également un des traits dominants du climat. La pression barométrique est caractérisée par une extrême instabilité, surtout entre octobre et juin, ce qui entraîne un régime très venteux. Les coups de vent les plus nombreux sont provoqués par des dépressions cheminant d’Ouest à l’Est. En hiver, leur trajectoire passe habituellement au Sud de l’archipel, provenant de fortes tempêtes du Nord-Est. En été, le centre des dépressions se déplace généralement plus au Nord, donnant lieu à des tempêtes du Sud-Ouest. Le vent débute alors au Sud-Est pour finir au Nord-Ouest, accomplissant sa giration par le Sud.
Les mois d’été sont les plus calmes, mais de fortes perturbations, celles-ci d’origine tropicales, peuvent survenir à partir du 15 août. Ces queues de cyclone provoquent certains étés de redoutables tempêtes.
Roger Etcheberry